Publié le 15 octobre 2025
La réalisatrice burkinabée Barkima Nafissatou Laguempedo est la lauréate de la séance de pitchs du FIDADOC et du prix ALCA Nouvelle-Aquitaine / Institut des Afriques pour son projet documentaire MA NUIT DU DJOMÉLÉ. Nous aurons le grand plaisir de la retrouver à Bordeaux en novembre 2025 à l’occasion d’une résidence de 2 semaines à la Villa Valmont lui permettant de bénéficier d’un accompagnement selon ses besoins. Le fin du séjour lui permettra aussi de participer à la 5e édition du festival Afriques en vision ! Ce dispositif de résidence organisé par la Ruche documentaire du Festival International de film Documentaire d’Agadir (FIDADOC), l’ALCA Nouvelle-Aquitaine et l’Institut des Afriques vise à encourager les premières réalisations de films documentaires africains.
Le projet que nous avons choisi pour le prix de la résidence ALCA / Institut des Afriques déploie un regard tendre et émouvant envers un être cher mais va aussi chercher à questionner une société qui laisse de côté les personnes porteuses de handicap(s). La réalisatrice utilise le cinéma pour nous proposer un très beau geste. Elle instaure une relation pour réparer un dialogue empêché et mettre en lumière toute la beauté de sa sœur.
– ALCA
Le prix est attribué à Barkima Laguempedo pour Ma nuit du Djomélé. Barkima nous a touchés par sa justesse et sa détermination, Nous espérons que la résidence et la consultation permettront de l’accompagner au mieux pour continuer à développer sa proposition cinématographique.
Barkima Nafissatou LAGUEMPEDO a 27 ans. Après des études universitaires en communication, elle se passionne pour le cinéma à travers des formations initiées par différentes structures culturelles locales. Elle décide alors de s’installer à Ouagadougou loin de sa famille pour bénéficier de davantage d’opportunités et d’indépendance. Grace au programme « De l’idée au court métrage » mis en oeuvre par l’association Taafé Vision, elle réalise son premier court-métrage de fiction « Juge T. Blanche » en 2023. Depuis, elle a intégré cette structure où parallèlement à son emploi de secrétaire comptable, elle remplit de nombreuses autres fonctions dans la production et sur des plateaux de tournage.
“Enfant à Bobo-Dioulasso, j’avais un grand rêve : participer au DJOMELE, la célébration du nouvel an lunaire chez les bobos mandarê qui se déroule dans le quartier historique de Dioulassoba. Le DJOMELE est surtout connu pour le carnaval des jeunes filles qui voit plusieurs centaines d’entre elles défiler en toute liberté et avec fierté, parées de beaux bijoux et vêtues de costumes traditionnels Devenue adulte et cinéaste, je souhaite exaucer ce rêve en filmant ma petite soeur Naila, faire le DJOMELE à ma place. Or Naila est sourde muette et aucun membre de notre famille ne comprend la langue des signes. Comment lui expliquer mon projet et savoir si elle accepte vraiment d’y participer si nous ne pouvons pas échanger à égalité ? C’est pourquoi j’ai décidé d’apprendre la langue des signes. Ma nuit du Djomélé devient ainsi un geste vers une soeur que j’ai longtemps regardée sans jamais la voir. Un geste pour nous offrir, à travers la préparation et la préparation de cette cérémonie, un espace partagé de joie et de fierté et de réconciliation pour toute la famille.”