Saison de l'Institut des Afriques Cinéma
Projection du film Maris de nuit suivie d’un débat avec Fabienne Kanor, réalisatrice du film.
Dans le cadre du mois des commémorations de l’abolition de l’esclavage et la traite négrière, en partenariat avec le Centre Intermondes, l’Institut des Afriques, le Musée du Nouveau Monde, la Maison des Ecritures de La Rochelle, Ethnopôle Humanités Océanes, les Escales Documentaires et la Médiathèque Michel Crépeau, avec le soutien de la Fondation pour la Mémoire de l’Esclavage et la Ville de La Rochelle.
Nous sommes en Martinique. Des femmes témoignent d’une étrange rencontre. Durant leur sommeil, elles sont visitées par une force surnaturelle, une chose, un génie, un amant invisible, un dorlis, un mari de nuit. C’est celui qui vient prendre sans être désiré. En pleine nuit, il se glisse subrepticement dans la sexualité des femmes et fait ses affaires en toute tranquillité avant le lever du jour.
Afin de mieux comprendre le phénomène, la chose, il s’agit ensuite d’enjamber la grande eau pour aller là d’où viendrait le mari de nuit. La confidence se poursuit au Burkina Faso, les femmes racontent le plaisir et comment cela se passe, d’autres sont abimées et rendue sales.
Elles sont loquaces, libres, très au fait du sujet. Comment résister? Comment s’en séparer? Est-ce un viol? Du mari de jour et de celui de nuit, où va la préférence? Que fait l’homme?
A travers ces confidences narrées, le film relate un sujet de société et traduit un certain malaise devant l’impossibilité d’une vraie rencontre entre l’homme et la femme, soit l’écart de relation. Les maris de nuit seraient alors prétextes à toutes les ardeurs et toutes les frustrations.
De cela dévoilé, libre à chacun d’y croire…
Née à Orléans de parents martiniquais, Fabienne Kanor est romancière, réalisatrice et professeure dans le département d’Etudes Françaises et Francophones de Penn State University (Pennsylvanie, USA). Couronnée Chevalier des Arts et des Lettres par le Ministère Français de la Culture, elle a reçu de nombreux prix littéraires dont le Grand Prix Carbet de la Caraïbe et du Tout-Monde pour son roman Faire l’aventure (2014), ou encore le Prix de Las Americas pour Je ne suis pas un homme qui pleure en 2020. La mémoire des déportés, notamment celle des afro-descendants, et les séquelles liées au Passage du milieu sont des sujets qu’elle explore en profondeur dans ses différents travaux.