Saison de l'Institut des Afriques théâtre
Organisateur : Institut des Afriques, Musée d'Aquitaine, La Machine à Lire, La Halle des Douves et LAM (Laboratoire Les Afriques dans le Monde).
Rendez-vous à 18h aux Capucins pour une déambulation poétique par Patricia Houéfa Grange puis à 18h15 au Café des Douves pour une rencontre inattendue autour des Objets sensibles : l’histoire coloniale et les musées français.
Rencontre en présence de l’autrice Taina Tervonen, animée par Elara Bertho, chercheuse CNRS et Patricia Houéfa Grange, poétesse.
de Taina Tervonen (Éditions Marchialy, 2022)
Derrière les objets issus des guerres coloniales que nous admirons dans les musées se trouve une histoire violente, il est temps de l’écouter.
1890 : un colonel français entre dans Ségou, ville d’Afrique de l’Ouest, et s’empare d’un trésor. Parmi les objets du butin, des bijoux et un sabre. Alors que le Sénégal réclame la restitution du sabre depuis des décennies, symbole de sa mémoire collective, la France peine à répondre, prise dans un carcan idéologique et juridique. Ironie du sort, les bijoux ont, eux, été perdus, oubliés ou volés.
Partie sur les traces de ce trésor, T. Tervonen découvre une histoire coloniale violente dont les objets sont les témoins silencieux, une histoire dont nous resterons prisonniers tant qu’elle ne sera pas racontée.
Taina Tervonen, franco-finlandaise, a grandi au Sénégal jusqu’à l’âge de ses 15 ans et parle le wolof. Ayant appris enfant l’histoire sénégalaise, elle est surprise à son arrivée en France par le récit colonial français. Elle écrit pour des revues prestigieuses telles que Les Jours ou XXI. Les Otages est son deuxième ouvrage publié chez Marchialy après Les Fossoyeuses (2021).
Patricia Houéfa Grange est poétesse, artisane de la voix haute et traductrice. Afro-européenne, née et ayant grandi au Bénin, elle réside actuellement en France. Elle est particulièrement intéressée par tout ce qui touche au multiculturel, au transculturel et à la poly-identité ; mais aussi aux femmes, à leurs corps et à leurs luttes. Si le mot et la voix sont ses médias de prédilection, elle apprécie les rencontres pluridisciplinaires et ne conçoit désormais plus ses projets qu’en créations hybrides et/ou multiformes. Elle refuse de se laisser enfermer dans les termes « frontière », « case » ou « étiquette », et laisse dorénavant la poésie l’emmener au-delà du verbe. À travers ses différentes activités, elle souhaite révéler et tisser des liens grâce à un métissage poétique et artistique, faire liant.