L'art au coeur du vivant Arts Restitution
Vendredi 4 octobre à 19h aux Avant-Postes, Bordeaux. Entrée libre et gratuite dans la limite des places disponibles.
Les musées français regorgent d’œuvres d’arts, d’objets sacrés, objets de pouvoir et objets de rituels spoliés durant les périodes d’esclavage et de colonisation. À la suite de la parution du rapport Sarr-Savoy en 2018 sur la restitution du patrimoine culturel africain, de nombreux musées européens, notamment allemands et français, réinterrogent les récits véhiculés autour des œuvres. Ces interrogations ne peuvent pas faire l’économie du dialogue avec les confrères et consœurs des musées africains. D’une part, il paraît nécessaire aujourd’hui de réécrire les récits des œuvres avec justesse en puisant dans leurs racines. D’autre part, cette collaboration entre musées africains et français permet d’amorcer le processus de restitution effectif.
La causerie sera précédée à 18h aux Avant-Postes de l’inauguration d’une exposition collective imaginée par le Galerie MAM et le FRAC MÉCA.
Passionnée d’art et de culture, Maréme Samb Malong ouvre en 1995 la Galerie MAM d’art contemporain à Douala, en mémoire de sa maman Maryvette Meslin. Au-delà de la dimension mémorielle, il s’agissait de promouvoir toutes les formes d’expression créatives sur et depuis le continent africain. Entre 2013 et 2016, les activités de la Galerie MAM se sont élargies à un salon littéraire dénommé MOSS, puis en 2019 à une fondation : la Fondation MAM. Espace de réflexion et d’expérimentation, la Fondation MAM ouvre les imaginaires, favorise l’autonomie des communautés et plus particulièrement celle des jeunes, à travers la créativité et la transmission. La Fondation MAM glorifie la création, la culture et l’humain au cœur de la nature et du vivant, à travers une approche résolument holistique, puisque située à Suza, au sein de la ferme familiale MARHA ORGANIC FARM.
Photo © Alain Ngann
Katia Kukawka est conservatrice en chef du patrimoine, directrice adjointe du musée d’Aquitaine (Bordeaux), en charge du service des collections. Formée en histoire et en anthropologie, elle a exercé dans des musées de société aux profils et missions variées, en France hexagonale et en Guyane, avec également une expérience auprès de la Direction du patrimoine du Cap-Vert.
Simon Njami est un commissaire d’exposition indépendant, conférencier, critique d’art et romancier basé à Paris. Njami est le cofondateur et rédacteur en chef de la Revue Noire, une revue d’art contemporain africain et extra-occidental. Il a été directeur artistique de la première foire d’art de Johannesburg en 2008, de la biennale de photographie de Bamako pendant dix ans et de la Biennale Dak’Art (2016-2018). Il a co-organisé le premier pavillon africain à la 52e Biennale de Venise en 2007. Simon Njami est membre et porte-parole de la Commission de recherche de la Documenta 16. Il a organisé de nombreuses expositions d’art contemporain et de photographie, dont Africa Remix (2004/2007). En 1998, il crée les masterclass panafricaines de photographie, avec l’Institut Goethe qu’il dirige pendant plus de 12 ans. Il a publié et édité de nombreux livres, dont deux biographies, James Baldwin et Leopold Sédar Senghor, et quatre romans. Sa dernière publication s’intitule Stories Histories, the story of Revue noire (2021). Njami a étudié la littérature, le droit et la philosophie à l’Université de la Sorbonne à Paris.
Ayoko Mensah est curatrice artistique et experte culturelle basée à Bruxelles. Depuis 2024, elle travaille comme commissaire d’exposition à la Maison de l’Histoire Européenne. Auparavant, elle a travaillé comme programmatrice artistique au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles (BOZAR).
D’origine togolaise, Mensah est diplômée en gestion culturelle (MA) de l’Université Paris-Dauphine, en lettres modernes (MA) de l’Université Sorbonne Nouvelle et en journalisme (CFPJ) à Paris.
De 2000 à 2012, elle a travaillé comme journaliste culturelle spécialisée dans les arts contemporains africains et a écrit plus d’une centaine d’articles pour Africultures.com.
Depuis 2000, elle a également travaillé comme consultante pour plusieurs organisations (UNESCO, Commission européenne, EUNIC, Musée royal de l’Afrique centrale, Conseil international de la musique, Opéra de Paris) et a été invitée à intervenir lors de conférences internationales en Afrique, en Europe, aux États-Unis et en Chine.
Mensah est co-auteur de plusieurs ouvrages, dont « Houn-Noukoun, Tambours & Visages » (1996), «Faustin Linyekula, chorégraphe » (2002) ; « A Body To Construct – The new generation of African Performance Artists » (2004) ; Créations artistiques en pays d’islam (2006) ; Kultur Afrika (2010) ; Djoliba, le grand fleuve Niger (2010).
Photo © Caroline Lessire