Afriques en vision Algérie Cinéma
de Meryem-Bahia Arfaoui (en sa présence)
Documentaire – 56 min – 2025 – France – VF et VOSTFR
Le portrait à la fois doux et puissant d’une femme qui forge sa place sur les chemins interdits, qui résiste et dont la cabine de camion est autant un lieu d’affirmation que de liberté.
Il y a douze ans, Zina quitte son Algérie natale pour réaliser son rêve d’enfant : conduire des camions. Le passé colonial, les liens intimes et historiques qu’elle a avec la France l’amène sur son territoire où, après avoir régularisé sa situation et passé son permis, elle sillonne ses routes aux manœuvres de son quarante-quatre tonnes. Zina fait partie du rare nombre de femmes qui exercent ce métier, déjouant chaque jour les stéréotypes pour affirmer son droit à exister. Exilée, mais sans se contraindre à un point de chute définitif, Zina continue de rêver. Elle habite le mouvement, qu’incarne la cabine de son camion, et circule inconditionnellement dans chacun de ses mondes. Sa trajectoire soulève une question existentielle et sociale : comment fabrique-t-on une place à soi aux intersections des cases et des frontières qui nous conditionnent ?
Film suivi d’un échange avec Meryem-Bahia Arfaoui, animé par Alessandro Jedlowski, anthropologue des médias et maître de conférences à Sciences Po Bordeaux.
Meryem-Bahia Arfaoui, originaire de Toulouse, s’intéresse à l’audiovisuel comme moyen d’archive et de transmission. En 2021, iel réalise « Les Splendides », un court-métrage documentaire qui remporte le grand prix du jury du concours Arte, « Et pourtant elles tournent ». La même année, iel rejoint la résidence d’écriture La Ruche dans le cadre de laquelle iel développe un court-métrage de fiction, « A la ligne ». En 2024, iel écrit et réalise le documentaire « Camionneuse », coproduit par Les Batelières Productions et Arte ; le portrait en immersion d’une camionneuse algérienne exilée en France.
Poèmes interprétés par la comédienne Camille-Naëlle Sima Hutinet.
Éditions Blast / 2025
Dans Les coursives, Meryem-Bahia Arfaoui consigne la mutation d’un quartier. À la démolition d’un des derniers grands bâtiments d’Empalot — celui portant peint le visage d’une chibania — répond l’édification d’une mémoire sensorielle et politique pour archiver l’histoire d’un quartier et de ses habitant·es en prise à la destruction de leur espace. Face à l’exil et la disparition, ce recueil enquête le silence, la langue et l’enfance dans leu confrontation à la colonialité.
Retrouvez le livre à la vente à la fin de la séance grâce à notre libraire partenaire, la Librairie Olympique (Bordeaux).
Projection unique le samedi 29 novembre à 14h30 au Cinéma Utopia Bordeaux, en présence de Meryem-Bahia Arfaoui.